Point sur le brûlage des déchets verts du jardin

Une circulaire du 18 novembre 2011 précise que les déchets dits verts produits par les ménages et les communes, issus de la tonte de pelouses, de feuilles mortes, de la taille de haies et d’arbustes, d’élagage, de débroussaillage sont considérés comme déchets ménagers.
Le brûlage n’est donc plus autorisé (même la nuit !!!…) sauf dérogation sur demande et accordée par le maire de la commune, avec des restrictions concernant la période, la fréquence, les distances et des préconisations vis-à-vis de la sécurité. La dérogation doit rester exceptionnelle.

Au-delà des risques de nuisances d’odeurs, de fumées ou d’incendie, le brûlage des déchets verts augmente la pollution atmosphérique d’autant plus s’ils sont humides. De plus, il est strictement interdit d’utiliser pneus et huile de vidange pour l’allumage des feux et d’ accompagner les déchets verts d’autres déchets de types plastiques, bois traités …

Certaines pratiques auparavant anodines doivent aujourd’hui être laissées de côté.

La combustion produit des composés organiques volatils (COV), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), du CO2, du goudron, des suies, des particules fines, des micro-poussières. Un feu de jardin de 50 kg de déchets verts produit autant de particules que le chauffage d’un pavillon pendant 4 mois et demi.

D’autres solutions existent pour se débarrasser de ces déchets verts

Des efforts financiers collectifs ont été faits pour la construction d’une déchetterie de proximité.
Les déchets verts peuvent être valorisés par le compostage et enrichir le sol du jardin.
Le BRF (bois raméal fragmenté) régénère le sol et conforte la création d’humus. Se calquant sur le fonctionnement naturel d’une forêt (les branches, les feuilles tombent et se mélangent au sol), cette technique est utilisée pour améliorer et régénérer les terres agricoles.
Les déchets verts broyés peuvent servir de paillage des massifs d’arbustes, de rosiers, de fruitiers, d’annuelles ou de vivaces.

Un bon tuyau pour le thuya (conifère donnant un broyat acide)

Le thuya est encore bien présent dans certains jardins, c’est le fameux « béton végétal ». Alors, pour faire mauvaise fortune bon cœur, on peut arriver à trouver un avantage aux tailles de thuyas : un paillis herbicide. Sur un sol riche et sous une haie ou des arbustes déjà bien implantés (au moins 2 ou 3 ans), plus de mauvaises herbes si on étale les tailles de thuya (mais pas sur de jeunes plantations).

Les branches peuvent servir de gîte à la biodiversité en attendant leur décomposition au fond du jardin.
Des fagots disséminés sous les haies ou dans un coin isolé du jardin seront le refuge idéal pour les petits insectes et leurs larves (coccinelles, perce-oreilles), les lézards, les crapauds, les musaraignes, les hérissons. Les oiseaux nichant au sol (rouge-gorge, troglodyte) trouvent également un endroit propice dans ces branchages laissés en tas.

Produire moins de branches

On peut concevoir le jardin de manière à avoir moins de branches à tailler.
La haie à tailler peut être remplacée par des végétaux fleuris à forme libre. Le jardinier peut aussi choisir des essences à croissance lente ou version « naine », qui diminuera le nombre de tailles.

Lors de l’exploitation du bois de chauffage, les branchages peuvent servir de protection contre l’abroutissement des chevreuils mettant en péril la future production, particulièrement sur notre commune.