La Chapelle de Saint-James

Elle a été reconstruite après les guerres de religion sur les ruines d’un ancien prieuré, qui au XIIIème servait d’hôpital. Son implantation s’est réalisée en bordure de la Charente, près de la Chaussée de St James et sur la route de St Jacques de Compostelle. Jouxtant cet hôpital, se trouvait un prieuré qui était desservi au XVème siècle par les Trinitaires. Ses derniers dirigeaient la chapelle et ses dépendances. Les frères Trinitaires étaient soumis à une discipline sévère et suivaient de près la règle dite de Saint Augustin.

L’établissement affilié, appelé maison, était dirigé par un ministre et le supérieur de l’ordre était le ministre général. Ils ne possédaient pas grand chose, seules quelques terres qu’ils affermaient à des tenanciers, vivaient de dons et d’aumônes, mais bénéficiaient d’un certain nombre de privilèges comme le droit de justice, l’exemption de dîmes, le desgrain, etc.. Les revenus leur permettaient de faire face aux multiples dépenses auxquelles ils étaient sujets. L’exploitation et la mise-en-valeur du temporel exigeaient de nombreux frais, ainsi que l’administration. Le rôle des hospitaliers consistait à accueillir les pauvres, les pèlerins et les malades au-sein de leur établissement afin de leur prodiguer, la nourriture, les soins médicaux et le coucher nécessaire.

En plus des soins matériels, les préoccupations religieuses étaient aussi importantes. La vie religieuse exigeait une sévère réglementation. L’élévation d’une chapelle et la célébration du culte divin n’est consentie qu’après le consentement des communautés ecclésiastiques. Ensuite les droits et les attributions des desservants de l’Eglise sont désignés par l’évêque. Enfin, des conflits ont éclaté entre le seigneur et le prieuré en ce qui concerne les droits et les prérogatives de chacun. Le prieuré jouissait de privilège comme le droit de justice. L’élargissement des droits et des responsabilités du prieuré ont entraîné le développement de discordes entre le prieuré et le seigneur de Taillebourg.

Le prieur devait rendre hommage au seigneur à-travers la course à la pelote qui se déroulait lors d’une grande foire. Ce dernier s’y prêtait avec quelques réticences puisque l’insigne de son ordre était bafoué et roulé dans la terre lors de cette course. La forme de l’hommage met en évidence la hiérarchie des puissances dans l’organisation de la foire ; de bas en haut, on rencontre le lieutenant des marchands de la province, le prieur et le roi. La pelote passe des mains du premier dans celles du second et dans celles d’un officier royal, du moins quand ce dernier est présent.