Page 9 - bulletin octobre 2019
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La Passerelle de Port à Clou (suite)                                                                      7




             La conception du projet prévoyait, à l’origine, pour la passerelle et les cheminements sur platelage bois,
       des fondations sur pieux tous les 3 mètres. Le résultat des études des sols en place montre la très grande
       faiblesse du sous-sol d’où l’impossibilité technique de ces dispositions et l’obligation d’adopter des solutions
       constructives différentes. D’autres procédés ont été recherchés pour ces fondations tout en respectant les
       enjeux environnementaux voire en réduisant les éventuels impacts sur le milieu.

       Les aspects techniques :

             Les sondages pénétrométriques (étude de la résistance) et pressiométriques (mesure des déformations et ruptures
       du sol par l’intermédiaire d’une sonde gonflée à l’azote) réalisés sur l'emprise des travaux font apparaître un sol de très
       mauvaise qualité (vases) sur une épaisseur variant de 5,50 m à 8,70 m. Ces derniers éléments rendent le
       système de fondation (pieux en frottement) incompatible avec le sol en place. Le maintien de ce type de
       fondations, a été étudié en allongeant les pieux pour qu’ils atteignent le toit du substratum plus résistant. Cela
       obligerait à passer en pieux ancrés impliquant l'amenée de matériel lourd (foreuse de 30 tonnes) et la réalisation
       d'une voie d'accès en calcaire de hauteur minimum de 1 mètre, d'une largeur de 4 mètres et ce sur l'ensemble
       de l'emprise du site.
             Ce choix est inacceptable du point de vue environnemental, car il impacterait fortement le milieu
       sensible. Il est également disproportionné économiquement, il ferait plus que doubler l'enveloppe financière.



















       La solution retenue :

             La réalisation de fondations superficielles est proposée. Ces fondations ne viendront pas perturber le
       sous-sol de par la suppression des pieux et consisteront à la réalisation de plaques de répartition de charges
       (de type patins bois/métal de 2,40 x 2,00 x 0,20 épaisseur). Les patins seront légèrement encastrés pour
       régner avec le sol en place (une fine couche de terre pourra les recouvrir) et à terme être totalement effacés
       lorsque la végétation aura repris. Les planches, constitutives des patins, seront ajourées afin de permettre au
       système racinaire de s'y implanter plus facilement. Enfin, le système a été optimisé afin de diviser par deux le
       nombre d'appuis en passant par des travées de 6 mètres au lieu de 3 mètres.

       Le bilan comparatif :

             La solution retenue permet d’éviter des constructions lourdes techniquement, financièrement. De
       surcroît, celle-ci est plus respectueuse de l’environnement en phase travaux, puisque les terrassements sont
       limités à 20 cm de profondeur.
             Elles seront aussi « transparentes » après réalisation puisque dans le sol, recouvertes de terre et donc
       certainement rapidement végétalisées grâce aussi au système de construction permettant d’avoir des plaques
       de répartition des charges ajourées favorables au développement des systèmes racinaires.
       Le fait que ces fondations ne soient plus distantes de 3 mètres, mais espacées tous les 6 mètres, rendra
       l’ouvrage plus esthétique. Cela améliorera le rétablissement des écoulements naturels tout en favorisant
       l’intégration dans le milieu. Enfin, aucun « effet de coupure » n’est attendu, de par l’inter-distance entre
       fondations, notamment pour les espèces présentes sur le site.

       Coût des travaux :
       216 000 € dont 161 000 € à la charge de la CDC (déduction faite des aides de la Région et du Département).
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